Top départ pour la construction des deux usines Alstom implantées à Montoir-de-Bretagne, à côté de Saint-Nazaire. Elles seront dédiées à l’assemblage des nacelles et à la fabrication des alternateurs pour les futures éoliennes offshore d’Alstom. Leur mise en service, prévue pour 2014, constituera une étape clé pour la filière régionale des énergies marines renouvelables.
Alstom n’avait pas construit d’usines en France depuis 30 ans. Ce 21 janvier, le groupe industriel a fait d’une première pierre deux coups en lançant le chantier de ses futures usines de fabrication et d’assemblage. Symbole du dynamisme français dans certains secteurs industriels prometteurs et de l’impact positif des investissements d’avenirs gouvernementaux, le chantier a été inauguré par Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre était notamment accompagné des ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif), Delphine Batho (Écologie, développement durable et énergie) et Pierre Moscovici (Économie et finances), du président de la Région des Pays de la Loire Jacques Auxiette, du maire de Saint-Nazaire Joël Batteux et de Jean-Claude Pelleteur, président du réseau professionnel Neopolia.
Les usines Alstom de Saint-Nazaire en chiffres :
- Mise en service en 2014.
- 2 bâtiments industriels d’une surface totale d’environ 2.5 hectares sur une zone de 14 hectares.
- Une capacité de production de 100 machines par an.
- 300 emplois directs et 2 500 emplois directs et indirects sont prévus.
Situé à Montoir-de-Bretagne, dans la zone portuaire de Saint-Nazaire, le pôle construit par Alstom regroupera deux usines, l’une pour la fabrication de turbines et l’autre pour l’assemblage de nacelles d’éoliennes en mer. Fournisseur exclusif du consortium mené par EDF EN dans le cadre du premier appel d’offres gouvernemental sur l’éolien offshore, Alstom livrera notamment 240 Haliade 150, la plus grande éolienne en mer au monde, pour les champs de Courseulles-sur-mer, Fécamp et Saint-Nazaire.
En 2014, ces usines remplaceront l’atelier temporaire de Saint-Nazaire dans lequel Alstom produit déjà actuellement les préséries de l’Haliade 150. Le plan de développement d’Alstom prévoit aussi l’installation en 2015 de deux usines complémentaires à Cherbourg, dans la Manche, pour la construction des pales et des mâts d’éoliennes offshore, ainsi que l’implantation d’un centre de recherche en Loire-Atlantique. L’investissement global s’élève à 100 millions d’euros.
Des milliers d’emplois
L’activité des deux usines de Montoir-de-Bretagne devrait permettre la création d’environ 300 emplois directs (dont 60 % d’ouvriers qualifiés) d’ici à 2018 et de booster l’ensemble de la filière régionale avec une montée en puissance à partir de 2016.
Selon Patrick Kron, Président-directeur général d’Alstom, pas moins de 2 500 emplois directs et indirects devraient ainsi être créés en Pays de la Loire et le nombre de prestataires locaux d’Alstom devrait tripler. Plus de 500 entreprises ont d’ailleurs déjà été approchées, avec une mise en relation facilitée à Saint-Nazaire par le concours du réseau Neopolia. Les premiers contrats avec les fournisseurs de composants ou de services destinés aux nouvelles usines pourront être signés dès 2014.
Alstom prévoit par ailleurs l’installation de son centre mondial de recherche et développement (R&D) spécialisé dans les énergies marines renouvelables au sein de la métropole Nantes – Saint-Nazaire. 200 emplois y seront rassemblés, dont 80 % d’ingénieurs.
Des collectivités locales impliquées
L’inauguration du chantier des deux usines dédiées à l’éolien offshore a aussi coïncidé avec la signature d’une convention avec les collectivités locales. Alstom, la Région des Pays de la Loire, le pôle métropolitain de Nantes – Saint-Nazaire et la Carene (Communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire) se sont ainsi conjointement engagés à participer activement au développement de la filière régionale des énergies renouvelables.
Cet accord renforce les liens des acteurs territoriaux avec le vivier industriel local et prévoit notamment l’adaptation de l’offre de formation aux besoins de la filière des EMR ou encore le renforcement du soutien à l’innovation. Il complète aussi les moyens importants mis en place par l’État à travers les appels d’offres successifs (voir encadré). « Il n’y a pas de développement industriel conséquent sans coup de pouce financier public, à commencer pour tout ce qui relève des prototypes« , a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault suite au lancement du chantier des deux usines Alstom à Saint-Nazaire. « Notre pays a un avenir industriel et nous en avons ici une démonstration concrète. Dans le secteur des énergies et des technologies propres, la croissance est estimée entre 5 et 10 % par an. L’enjeu est donc de promouvoir l’éolien offshore et de construire une nouvelle filière industrielle française de référence. »
Usines de turbines éoliennes offshore à St Nazaire : vues artistiques // ALSTOMPOWER
https://www.youtube.com/watch?v=cr0SPmywYuU
Investissements d’avenir : nouveaux appels d’offre pour les EMR
L’innovation pour sortir de la crise. Avec le Programme des investissements d’avenir, l’État français encourage le développement de filières industrielles prometteuses à travers une série d’appels d’offres. Lors des deux premiers appels d’offre sur l’éolien offshore, les sites de Guérande (Loire-Atlantique) et des Deux-Îles (Vendée) faisaient partie de la poignée de lauréats, confirmant le rôle majeur des Pays de la Loire dans les énergies marines renouvelables.
En marge de la pose de la première pierre à Saint-Nazaire, où Alstom construit deux usines d’envergure, Jean-Marc Ayrault a annoncé le lancement prochain d’appels à projets pour accompagner la mise au point de nouvelles technologies, et notamment concernant l’hydrolien. L’enveloppe allouée par le Programme des investissements d’avenir aux énergies marines renouvelables est d’environ 300 millions d’euros.