Quel bilan tirez-vous de la 5e édition de Seanergy ?
Un bilan très positif ! Cela a été un vrai succès, d’autant plus que les acteurs ne s’étaient pas rassemblés depuis 27 mois en raison de deux reports successifs liés au Covid. Les gens avaient envie de se retrouver. Il y a eu très belle émulation. On a comptabilisé plus de 3500 participants et 30 nations représentées, sur l’ensemble de la manifestation qui comptait, ce qui est inhabituel, deux jours de visites techniques. En Pays de la Loire, il y a en effet beaucoup à valoriser, des sites industriels, le parc éolien de Saint-Nazaire bien entendu mais aussi le site pilote de Sem-Rev avec Floatgen et Wavegem, etc. On a donc étendu le programme des visites techniques à deux jours.
La fréquentation internationale a été un peu plus faible que les éditions précédentes compte tenu du contexte sanitaire : une partie des Européens du Nord n’ont pas pu se déplacer, de même que les Asiatiques. En revanche, on peut se féliciter de la représentation de plus de 30 pays et de la venue de délégations internationales, comme la délégation norvégienne portée par la Ministre de l’Énergie, celle du Danemark conduite par l’ambassadeur ou encore celle des Etats-Unis massivement représentée. S’agissant des chiffres encore, nous avons accueilli 230 exposants.
À quoi attribuez-vous ce succès ?
Ce succès fait écho au dynamisme de la filière qui a beaucoup évolué ces dernières années. Contrairement à d’autres filières qui ont pâti de la pandémie, celle des EMR et de l’éolien en mer, ne s’est pas arrêtée, bien au contraire. Des objectifs très ambitieux ont été partagés au niveau européen fin 2020 en faveur de la transition énergétique, et du développement des EMR. Cela contribue grandement au développement de la filière. Cette dynamique se poursuit avec les annonces récentes du Président Emmanuel Macron, avec un objectif d’installation de 40 GW à l’horizon 2050. L’événement bénéficie de cette dynamique. Par ailleurs, en offrant une diversité de formats et en permettant un concentré formidable de rencontres, il est aussi lui-même un accélérateur du développement de la filière. Il contribue à l’accélération du business, à l’émergence de partenariats technologiques ainsi qu’à des recrutements sur l’espace Workinblue (1er site d’emploi dédié aux métiers des Énergies de la mer).
Enfin, ce qui fait aussi la force de Seanergy, c’est la complémentarité des profils des participants, parmi lesquels institutionnels et décideurs politiques rencontrent et échangent avec les industriels et académiques et partagent les visions prospectives.
Que retiendrez-vous de cette édition ?
L’envie de se retrouver et l’émulation positive de cette édition post-covid. Et puis, la collaboration avec l’ensemble des acteurs des structures partenaires des Pays de la Loire ! En Pays de la Loire, Il y a une volonté politique très forte d’avancer sur les EMR, quelles que soient les collectivités territoriales. Nous avons effectué un vrai travail collectif porté par Solutions &Co et Nantes Saint-Nazaire Développement très appréciable et efficace me semble-t-il.
De plus le territoire dispose de capacités industrielles, de centres d’innovation majeurs dans le domaine… Cela a aussi contribué à la bonne dynamique de Seanergy. Il y avait un intérêt réel pour les acteurs à être présents.
C’était aussi la première fois en Europe que l’on organisait un événement dédié à une filière qui permettait aux participants d’aller visiter un parc en construction, le premier français !
Enfin, je retiens surtout l’ambiance générale du forum, l’envie de se retrouver et l’esprit convivial ! Cela fait partie de l’ADN de Bluesign : organiser des événements très pros, très orientés business dans une certaine convivialité. Et nous sommes fiers d’avoir réussi à faire venir des délégations internationales quelques semaines seulement après la réouverture des frontières.
Comment s’annonce la 6e édition qui se déroulera au Havre ?
Le Havre est un territoire également très attractif en termes de développement de filière : deux parcs y sont actuellement en construction (ndr : Courseulles-sur-Mer et Fécamp) et un site (ndr : au large du Cotentin) fait actuellement l’objet d’un appel d’offres. Des projets très intéressants dans le domaine de l’hydrolien sont également en cours.
Seanergy revient au Havre après s’y être tenu en 2017. En partenariat avec la Région Normandie et Le Havre Métropole, il se déroulera sur 3 jours dont un consacré aux visites techniques. Le territoire est aussi très attractif sur le plan industriel avec notamment la présence de l’usine Siemens-Gamesa – une des rares usines à ouvrir en France – qui fabrique des pales d’éolienne. Les participants auront la chance de pouvoir aller la visiter.
Nous maintenons le format qui fait le succès de Seanergy, un événement orienté business, avec encore de nombreux exposants, des rendez-vous BtoB, un espace emploi et des conférences avec quelque 80 interventions. Nous proposons également deux nouveautés cette année : la première, la possibilité pour les exposants de présenter des démonstrations dynamiques et statiques, et ainsi de valoriser des prototypes, des bateaux, des engins, etc., sur l’espace exposition, sur un bassin intérieur, ou en eaux vives sur le bassin Paul Vatine, attenant au Carré des Docks. Deuxième nouveauté, une exposition citoyenne, à l’extérieur du forum, qui permettra au grand public de venir découvrir les EMR et à nous de poursuivre notre travail de sensibilisation aux enjeux de la transition énergétique, et de répondre aux fausses informations qui circulent sur le développement de cette filière.
https://www.seanergy-forum.com/en/seanergyforum
Propos recueillis par Séverine Le Bourhis.