Projet Demotide : le Nantais INNOSEA parmi les pionniers de l’hydrolien rentable

21 Avr 2017
IndustrieR&D
Le projet MeyGen

L’entreprise INNOSEA, implantée en Pays de la Loire, fait partie du consortium qui mène l’ambitieux projet Demotide. Deuxième phase du projet Meygen, il vise à développer un parc hydrolien implanté en Écosse et qui est déjà rentable. L’initiative, retenue par l’Europe à l’issue d’une procédure sélective et soutenue à hauteur de 20 M€, donne à INNOSEA une longueur d’avance sur le développement de cette énergie d’avenir. Les explications d’Hakim Mouslim, dirigeant de l’entreprise.

Quel est le cœur de métier d’INNOSEA ?

« INNOSEA est une société d’ingénierie et de conseil spécialisée sur les énergies marines renouvelables ; c’est d’ailleurs la seule en Europe à concentrer 100 % de son activité sur les EMR. Nous proposons trois types de prestations : l’ingénierie de grands projets (assistance à maîtrise d’ouvrage), le conseil (études techniques, de marché, de filière, etc.) et le développement (travaux de recherche, édition de logiciels spécialisés, etc.). »

 

En quoi consiste le projet Meygen ?

« Il s’agit d’un projet de développement d’un champ hydrolien en Écosse avec Atlantis Resources, le leader mondial. Ce parc regroupe quatre machines installées dans le détroit Pentland Firth qui se caractérise par des courants très forts, peut-être les plus puissants en Europe. La mise en place a nécessité un investissement de 100 M€, mais le parc produit de l’électricité depuis novembre dernier et la rentabilité est déjà au rendez-vous. Nous les accompagnons désormais pour le projet Demotide, dont l’objectif est d’installer quatre nouvelles hydroliennes d’1,5 MW dès l’année prochaine. »

 

Comment et pourquoi le projet Demotide est-il soutenu par l’Europe ?

« Demotide va bénéficier d’une subvention de plus de 20 M€, soit environ le tiers de l’investissement global, au titre du programme Horizon 2020. Le projet est suivi par l’Europe car il concerne le développement d’une industrie du futur, avec des technologies prometteuses et tirant parti d’énergies renouvelables, qui permettra de créer des emplois à forte valeur ajoutée. Il s’agit aussi de développer une expertise qui pourra être valorisée à l’international. »

 

En quoi ces projets sont-ils stratégiques pour INNOSEA et la filière EMR française ?

« Nous sommes parvenus à produire de l’électricité à moins de 100 € le MWh, et le marché potentiel est très important. Pour INNOSEA, c’est stratégique de participer aux premiers parcs hydroliens au monde et de développer nos connaissances sur cette technologie. Seule société d’ingénierie du consortium, nous avons également noué un partenariat avec Atlantis Resources afin de développer l’hydrolien en France, et nous sommes actuellement en discussion pour plusieurs parcs. »

 

Quel rôle joue votre implantation en Pays de la Loire dans le développement de l’entreprise ?

« Nous bénéficions d’un soutien de l’écosystème ligérien, à savoir de l’École Centrale de Nantes, de WEAMEC, du Pôle mer Bretagne Atlantique, du pôle EMC2 et des services de la Région. La présence à Bruxelles de la Région Pays de la Loire a d’ailleurs été déterminante dans le cadre du projet Demotide, aussi bien pour le soutien technique à la constitution du dossier que le lobbying auprès des institutions européennes. »

 

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