Le 13 octobre prochain, le projet Floatgen passera un nouveau cap. Ce jour-là sera officialisée la fin du montage du gigantesque flotteur en béton dans les bassins du port de Saint-Nazaire. Ce socle – une fois équipé de son mât et de sa turbine – sera positionné avant la fin de l’année sur le site de Sem-Rev, au large du Croisic.
Depuis fin août, la fondation qui équipera la première éolienne en mer flottante de France est mise à l’eau. Les trois barges sur lesquelles elle a été construite ont été remorquées jusqu’à l’immense forme Joubert du port de Saint-Nazaire, puis immergées.
Une coque flottante de 5 000 tonnes
Cette coque en béton de quelque 4 000 tonnes (l’ensemble complet pèsera 5 000 tonnes) est alors entrée en flottaison, de façon parfaitement contrôlée. Amarrée quai des Charbonniers, les travaux s’y poursuivent pour y fixer la pièce de transition (pièce en acier à l’interface entre la fondation flottante et le mât), puis l’éolienne elle-même.
Floatgen, projet unique en France, porté par la startup innovante Ideol, Centrale Nantes et Bouygues Travaux Publics, poursuit donc son chemin avec assurance. Ce démonstrateur de la technologie émergente des éoliennes flottantes, affranchies de la contrainte de s’attacher à des fonds marins à une profondeur maximum de 40 mètres, promet beaucoup. Le concept de « damping pool » breveté par Idéol – une fondation flottante exploitant le béton comme matériau principal – va ainsi pouvoir afficher ses performances en termes de stabilité et de résistance aux rudes conditions atlantiques : le système est conçu pour fonctionner face à des vagues de 15 mètres et à des vents de force 6 à 8.
Une fois positionnée d’ici la fin de l’année sur le site de Sem-Rev, 20 km au large du Croisic, l’éolienne expérimentale pourra commencer à fonctionner et à alimenter le réseau électrique sur le continent, avec lequel la liaison est assurée par un câble de 23 km enfoui sous le sable marin depuis plus d’un an.
Un cap collectif passé par la filière EMR ligérienne
L’ambition de rupture technologique que représente Floatgen est particulièrement bien ancrée en Pays de la Loire, et notamment dans le territoire nanto-nazairien. Outre les 70 personnes mobilisées en pointe pour la construction de la fondation flottante, notamment pour fournir le béton nécessaire, les partenaires du projet ont choisi de concentrer la majorité de leur commandes de composants ou de services auprès d’opérateurs locaux et du Grand Ouest. De plus, du côté de la R&D, l’implication forte de Centrale Nantes et de son site d’expérimentation Sem-Rev dans le projet, permettra à l’ensemble de la filière ligérienne des EMR de passer un cap décisif.
En savoir plus : www.floatgen.eu