Avec l’émergence des EMR, une nouvelle filière industrielle se structure en Pays de la Loire. Pour accélérer la montée en compétences des sous-traitants, le cluster Neopolia a lancé le projet de codéveloppement Neolab. Trois questions à Loïck Anger, vice-président de Neopolia EMR.
Quel est le rôle de Neopolia et quelle place y occupent les acteurs de la filière EMR ?
L’ambition du cluster est de faire du business en mode collaboratif, en unissant les forces et les compétences pour se diversifier ou réaliser du chiffre d’affaires supplémentaire. Les EMR, énergies nouvelles, représentent une opportunité de diversification et nous constatons un vrai engouement : sur les 185 membres de Neopolia, 110 sont des acteurs de la filière*.
En quoi consiste le projet Neolab ?
Il y a quelques mois, nous avons dressé le constat que les sous-traitants de l’industrie EMR régionale n’était pas suffisamment structurés pour être compétitifs et absorber la montée en charge des prochaines années. L’objectif est donc d’harmoniser la filière, comme c’est le cas dans l’aéronautique ou l’automobile, et de mettre tout le monde autour de la table afin de construire une stratégie collective d’investissement sur le matériel et l’innovation. Il faut réfléchir à la mécanisation, à l’automatisation, aux groupements d’achats, à la mutualisation du matériel ou des ingénieurs… Mais aussi envisager d’investir sur des équipements structurants qui font défaut sur le territoire : robots de soudure, cabine de peinture grande dimension, hall d’assemblage avec ponts, etc.
Concrètement, où en est la démarche ?
La feuille de route de Neolab consiste à comprendre, expliquer, puis agir. Actuellement, nous sommes dans la phase d’études et de concertation. En compilant les programmes industriels des principaux donneurs d’ordres, nous avons ainsi estimé que le marché des EMR représentera 200 millions d’euros sur les cinq ans à venir et qu’il atteindra un pic entre 2018 et 2020. Nous avons donc réuni une vingtaine de membres de Neopolia pour leur présenter cette analyse et détailler les investissements nécessaires pour capter un quart de ce marché. Nous allons désormais travailler à des scénarios de déploiement ainsi qu’à un plan de financement. Une première étape est prévue pour 2016 – 2017, avec des investissements limités. L’ambition est de passer ensuite à la vitesse supérieure, notamment avec la construction d’un « petit Anemos des sous-traitants ».
*Alors que Neopolia EMR, créé en 2011, est le cinquième business cluster de Neopolia dont l’histoire a débuté en 1999.