Philippe Baclet, « Environ 40 % de la filière nationale sont concentrés sur notre territoire »

9 Mar 2020

Tête de réseau de la filière des Énergies marines renouvelables en Pays de la Loire, WEAMEC fédère et accompagne les acteurs académiques et industriels dans leurs projets de recherche, d’innovation ou de formation. Rencontre avec son directeur Philippe Baclet.

Que représente la filière des EMR en Pays de la Loire ?

Il y a ici un écosystème très fort. Environ 40 % de la filière nationale sont concentrés sur le territoire, avec environ 800 emplois en région sur les 2 000 que compte la filière. Cela s’explique par la présence de partenaires industriels qui ont réussi à se positionner à l’export via le Grand port de Nantes Saint-Nazaire, qui est un élément clé.

Dans cet écosystème, WEAMEC fédère ces industriels ainsi que les acteurs académiques (1), en matière de recherche, innovation et formation. L’ensemble de la chaine de valeur est représentée, ainsi que les compétences nécessaires pour l’alimenter : le génie océanique, le génie électrique, la géotechnique, les technologies avancées de production, la surveillance de l’état des structures, l’évaluation de la ressource et des impacts, les sciences humaines et sociales…

Le territoire abrite des moyens d’essais reconnus…

Les Pays de la Loire disposent d’une trentaine de moyens d’essais dont une dizaine est reconnue à l’international. Certaines installations sont principalement dédiées aux EMR, comme le SEM-REV, site d’essais multi-technologies en mer ou encore le bassin de houle de Centrale Nantes. D’autres installations telles que la centrifugeuse de l’Université Gustave Eiffel, la soufflerie climatique Jules Verne du CSTB, le banc d’essais électrique de 800 kW du CEA Tech, ou encore le banc d’essai mécanique de l’IRT Jules Verne, peuvent s’avérer aussi très utiles au développement des EMR.

Quel est le rôle de WEAMEC au sein du projet OPIN (Ocean Power Innovation Network) ?

L’objectif de ce projet collaboratif (2) est d’accélérer la croissance de l’industrie européenne des EMR, notamment en soutenant les PME. Membre du consortium, WEAMEC a été chargé de coordonner la création et la gestion d’un réseau européen afin d’encourager les interactions intersectorielles et interrégionales. Un an après le démarrage du projet, nous comptons déjà 190 partenaires. Nous allons dépasser très rapidement l’objectif initial des 200 membres ! Nous organisons d’ailleurs à l’occasion de Seanergy, le 11 juin, à Nantes, le symposium annuel d’OPIN.

Justement, à propos de Seanergy, qu’en attendez-vous ?

Nous participons tous les ans à Seanergy. C’est un rendez-vous très important pour les EMR. Dans notre rôle de tête de réseau pour les Pays de la Loire, nous allons promouvoir nos acteurs et faire en sorte d’élargir notre réseau national et international, au profit de nos partenaires. Nous avons ainsi pu collectivement multiplier par 5 en 5 ans, les budgets annuels provenant d’appels à projets européens.

 

(1) WEAMEC regroupe une trentaine d’établissements et de laboratoires dont des acteurs de premier plan tels que Centrale Nantes, l’Université de Nantes, l’IRT Jules Verne, le CEA Tech, l’Université Gustave Eiffel (exIFSTTAR), les pôles de compétitivité (EMC2, PMBA, S2E2), etc.

(2) D’un montant total de 2,6 millions d’euros, OPIN est financé par l’Europe à hauteur d’1,5 millions d’euros du FEDER dans le cadre du programme Interreg North West Europe, pour une durée de trois ans.