Le Réseau de transport d’électricité (RTE), est à l’aube d’une nouvelle ère. L’émergence des EMR représente des défis techniques inédits et de nouveaux champs d’expertise. Interview de Didier Bény, délégué RTE pour la région Ouest.
Quelle est le rôle de RTE dans l’émergence des EMR ?
« RTE fait partie de plusieurs instances de prospective et de réflexion stratégique et contribue activement à l’avènement de cette filière d’avenir. Plus concrètement, d’ici 2017, RTE va raccorder le parc éolien offshore de Saint-Nazaire (en attendant celui des deux îles, en Vendée). C’est une première en France, avec de nombreux défis techniques : des câbles 225 000V sous-marins, jusqu’à 35 mètres de profondeur, et il faut s’adapter aux longues distances, à la corrosion, à la houle… »
Quelles sont les spécificités de l’offshore dans le travail de concertation ?
« L’installation d’infrastructures de transport d’électricité nécessite de concilier au mieux les attentes de tous. Avec les EMR, nous rencontrons de nouveaux acteurs, comme les services de la Préfecture maritime ou les pêcheurs. Il faut aussi faire des études environnementales poussées, obtenir des accords, par exemple pour définir le point d’atterrage, trouver des terrains pour construire des postes de connexion… L’ensemble du processus dure 3 à 4 ans avant de pouvoir commencer les travaux. »
Les métiers de RTE évoluent-ils avec les EMR ?
« Nous avons dû monter en compétences pour pouvoir dialoguer avec toutes les parties. RTE a aussi recruté de nouveaux profils, notamment pour répondre aux défis du raccordement entre le réseau et un parc offshore. Ces défis seront encore plus importants demain avec l’arrivée de l’éolien flottant, mieux adapté à l’espace littoral français compte tenu des profondeurs d’eau. Et les sources d’énergies renouvelables étant par définition intermittentes, nous travaillons enfin à des outils de prévision et de monitoring innovants. »
Pour en savoir plus : www.rte-france.com