« Dikwe est la 1re digue à énergie positive »

23 Sep 2021
Industrie

Développé à l’initiative du groupe Legendre en partenariat avec Geps Techno et l’Ifremer, Dikwe est un projet d’ouvrage de protection du littoral intégrant un système de production d’énergie renouvelable.  Les explications de Quentin Henry, le project manager.

En quoi consiste votre solution ?

Dikwe est une solution d’ouvrage de protection du littoral de type digue ou brise-lames, qui récupère l’énergie des vagues pour la convertir en électricité. La digue est composée de caissons dans lesquels viennent se loger des systèmes houlomoteurs composés de grands volets oscillants, appelés Flap, qui à la fois amortissent l’impact de la vague et récupèrent l’énergie mécanique. Cette énergie est ensuite transformée en électricité grâce au procédé PTO pour Power take off, déjà très utilisé dans les EMR.

Quels sont les atouts du projet ?

L’ensemble du système PTO est logé dans l’enceinte de la digue, ce qui le met à l’abri des intempéries et simplifie et limite les opérations de maintenance par rapport à des systèmes houlomoteurs offshore. C’est un des atouts majeurs du projet.

Et contrairement à d’autres solutions déjà existantes avec des systèmes bord à quai, nous proposons avant tout un ouvrage de protection, avec une dimension énergétique. En quelque sorte une solution deux en un, qui n’a pas vocation à être implanté si le besoin de protection n’existe pas.

Quels sont vos objectifs en termes de production énergétique ?

Dikwe devrait produire l’énergie nécessaire aux besoins d’un port (usage industriel, e?lectrisation des quais, production d’hydroge?ne vert pour la propulsion des navires…). Si le niveau de production est supérieur aux besoins de consommation, l’électricité pourra être injectée dans le réseau général.

Sur quels marchés vous positionnez-vous ?

Notre solution répond à un besoin de construction de digue ou même de rénovation. Nous pouvons en effet implémenter le système dans le cadre d’une rénovation. C’est important à l’heure où les ports vont devoir s’adapter pour faire face aux conséquences du changement climatique (montée des eaux, fortes tempêtes, etc.). Nous avons déjà été en discussion avec plusieurs ports de tout le littoral français.

Où en est le projet ?

Les e?tudes et les premiers essais en bassin ont permis de mesurer un rendement énergétique très prometteur pour une technologie houlomotrice. Ce qui est très encouragent. Nous réalisons aujourd’hui un prototype de taille intermédiaire que nous testerons en conditions réelles en mer à partir de l’automne et pendant un an sur le site de l’Ifremer à Sainte-Anne du Portzic, près de Brest. Et, si tout se passe bien, un troisième prototype à l’échelle 1 sera installé fin 2023.

*Initié par le Groupe Legendre, entreprise familiale de construction, et développé en partenariat avec la société d’ingénierie ligérienne Geps techno et l’Ifremer,  le projet est soutenu par l’Ademe, et les Régions Pays de la Loire et Bretagne.