Ensemblier industriel spécialisé dans la transformation des matériaux, la société Allia, basée dans le Maine-et-Loire, souhaite saisir l’opportunité offerte par l’appel d’offres éolien en mer au large du sud de la Bretagne pour diversifier ses activités. Entre enthousiasme et pragmatisme, les explications de son responsable commercial Éric Manas.
Pouvez-vous présenter votre entreprise ?
Éric Manas : Allia est une chaudronnerie créée en 1978 dont le siège social se situe à Saint-Sylvain d’Anjou dans le Maine-et-Loire. Ensemblier industriel, nous intervenons dans différents secteurs, l’oil & gas, les énergies renouvelables dont les énergies marines renouvelables. Nous fabriquons, entre autres, des équipements sous-pression et de vantellerie pour le secteur hydro-électrique, et avons notamment participé à la fabrication du tripode de l’hydrolienne Sabella (https://www.sabella.bzh/). Nous faisons partie du groupe IWF qui regroupe deux autres sociétés d’engineering et deux ateliers de fabrication de grande capacité en Pologne et en Chine.
Quelle vision avez-vous de la filière de l’éolien flottant ?
É. M. : Nous partons d’une page blanche, la filière reste à construire. C’est une réelle opportunité de développement qui devrait amener un volume d’activité important dans les années à venir. Mais, il va falloir rester vigilant pour que le travail reste en France.
Comment êtes-vous positionnés sur cet appel d’offres éolien en mer Bretagne Sud ?
É. M. : Nous avons été approchés par plusieurs sociétés qui candidatent à cet appel d’offres, afin d’ébaucher des solutions industrielles pour la fabrication des flotteurs. Les dossiers étant en cours d’instruction, je ne peux pas vous en dire plus.
À quelles difficultés êtes-vous confrontés ?
É. M. : En France, il existe des moyens industriels pour fabriquer, mais il n’existe pas à ce jour les infrastructures nécessaires pour transporter les éléments jusqu’à Brest, les assembler, tout cela en grande quantité comme l’exige ce projet de parc en Bretagne Sud. Cela nécessite beaucoup de place, des moyens de levage et de mise à l’eau considérables. Aujourd’hui, c’est à nous industriels de trouver des solutions. Chez Allia, nous cherchons activement des solutions technico-économiques, car le marché sera là demain. Avec nos moyens industriels actuels en France et en Chine, nous sommes en mesure d’apporter des premiers éléments de réponse, Nous disposons en effet d’un atelier bord à quai de grande capacité en Chine où nous pouvons fabriquer des éléments de structure. Mais se pose ensuite la question de l’acheminement. Nous avons déjà travaillé sur un prototype d’éolienne flottante et nous avons été confrontés à plusieurs difficultés dont celle des coûts. Déplacer des blocs de plusieurs centaines de tonnes, ce n’est pas simple.
Quelles sont vos ambitions ?
É. M. : Ce nouveau marché est un challenge très intéressant, une véritable opportunité. Au regard des annonces faites par l’Etat, cela va générer un volume d’activité important. Notre ambition est de pouvoir trouver des solutions pour fabriquer ces gros ensembles dans nos ateliers et d’assurer l’assemblage sur le quai avec nos équipes chantier. Nous pourrons mesurer à l’occasion de la prochaine édition de Seanergy au Havre, comment notre offre est perçue…
Propos recueillis par Séverine Le Bourhis.