Floatgen : genèse et impact local de la première éolienne flottante de France

23 Nov 2016
IndustrieInfrastructures
© Ideol

L’éolien flottant au large des côtes françaises, c’est pour bientôt ! La construction de Floatgen a démarré sur le port de Nantes – Saint-Nazaire, et le démonstrateur de cette technologie émergente sera installé sur Sem-Rev au printemps. Le projet, porté par un consortium que mène la startup innovante Ideol, annonce l’émergence d’une nouvelle filière industrielle et mobilise déjà les acteurs locaux.

Le 1er juin dernier, la construction de Floatgen a été officiellement lancée. Elle sera la première éolienne en mer – et aussi la première éolienne flottante – de France. Initié en 2013 et cofinancé par l’Union européenne et le Programme des Investissements d’Avenir, ce projet ambitieux est mené par un consortium qui regroupe notamment l’École Centrale de Nantes, Bouygues Travaux Publics et Ideol qui en est le chef de file.

Créée en 2010, cette startup est l’un des pionniers mondiaux de l’éolien flottant. Elle a mis au point le « damping pool », un concept breveté de fondation flottante. Sa forme d’anneau carré, avec un creux au centre (comme une bouée), permet une stabilisation optimale des flotteurs, mais aussi l’utilisation du béton comme matériau principal.

Avancées Floatgen

© Bouygues Travaux Publics – Ideol

Ce système, qui constitue une véritable rupture technologique, a également été sélectionné pour équiper les quatre éoliennes de la ferme pilote de Gruissan (projet EOLMED) ainsi que deux démonstrateurs au Japon. « La technologie d’Ideol sera la seule au monde à être implantée sur trois sites début 2018 et sur au moins sept unités d’ici 2020 », se réjouit Paul de la Guérivière, PDG de l’entreprise dont les effectifs doublent chaque année.

Expérimentation grandeur nature

Le projet Floatgen avait pour objectif initial de valider le fonctionnement de l’éolien flottant. Le consortium a ainsi choisi d’installer l’éolienne dans l’Atlantique afin de mettre à l’épreuve la capacité de résistance de la fondation avec des conditions météorologiques particulièrement difficiles.

« Aujourd’hui, nous savons qu’il n’y a aucun problème de fiabilité, mais il s’agit cependant du point de départ d’une nouvelle filière », affirme Paul de la Guérivière. « Le démonstrateur sera à l’eau pendant au moins deux ans et permettra d’avoir de premiers retours d’expérience afin d’améliorer les méthodes de construction et d’installation. » L’objectif est aussi d’affiner l’analyse des coûts avant la phase de commercialisation, à l’horizon 2025.

Une éolienne opérationnelle cet été

chantier-floatgen

Suivez l’avancée du chantier sur www.floatgen.eu/en/live

Début septembre, Bouygues Travaux Publics a démarré les travaux de construction de la fondation sur le port de Nantes – Saint-Nazaire. Celle-ci sera achevée dès le printemps prochain, et la fondation sera ensuite équipée d’une éolienne Vestas d’une puissance de 2 MW puis remorquée pour l’installation sur le site d’expérimentation en mer Sem-Rev, où la profondeur d’eau s’élève à 33 mètres en plus basse mer.

Entre-temps, le site aura été préparé par l’École Centrale de Nantes. « En 2015, nous avons installé le câble dynamique de raccordement entre l’éolienne et notre Hub, et il est prêt à être connecté. Nous avons aussi fait l’acquisition des éléments du système d’ancrage et ils seront pré-installés sur le site », explique Christian Berhault, directeur du Sem-Rev.

L’éolienne devrait être opérationnelle au début de l’été. L’École Centrale de Nantes sera en charge du monitoring et du suivi des tests qui se poursuivront pendant au moins deux ans. « L’éolienne sera également raccordée au réseau : l’électricité sera revendue à EDF afin de contribuer au financement du projet. »

Des retombées locales

Ideol et son partenaire Bouygues Travaux Publics ont privilégié les Pays de la Loire pour construire la fondation, à proximité du site d’installation et de l’École Centrale de Nantes. Neopolia EMR a apporté son concours pour identifier les compétences locales et assurer la mise en relation avec les donneurs d’ordres.

« Le consortium a aussi choisi plusieurs fournisseurs dans le Grand Ouest, souligne Paul de la Guérivière : Le Béon Manufacturing, TGO, Tissot Industrie ou encore Shipelec, par exemple. La stratégie d’Ideol – qui nous distingue de nos concurrents – est de participer à la mise en place d’une filière compétitive en créant des emplois locaux. »

En savoir plus : www.floatgen.eu