Fraîchement nommée Chef de projet éolien en mer chez EDF Renouvelables, Clotilde Nicolas s’installera à Nantes dès cet été, au cœur de l’écosystème qui a vu le jour autour de la construction du premier parc éolien en mer français à Saint-Nazaire. Rencontre.
Quelles sont vos nouvelles missions ?
Clotilde Nicolas : Ma mission principale est d’animer et coordonner les actions socio-économiques liées au Parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Des actions qui visent à favoriser les retombées économiques pour le territoire. Concrètement, il s’agit de faciliter l’accès des entreprises locales aux différents marchés, d’animer les relations avec l’industrie, les entreprises locales de la filière et coordonner les actions en faveur de l’emploi, de la formation et de l’insertion. Pour cela, nous travaillons en relation étroite avec les acteurs du territoire, tels que l’agence Solutions & co, le cluster Neopolia et la Carene en matière d’insertion sociale, et nos partenaires industriels.
Où en est le chantier de construction du parc de Saint-Nazaire démarré en 2019 ?
C.N. : Les différents composants du parc sont aujourd’hui fabriqués. Les fondations l’ont été au Pays-Bas, les câbles inter-éoliennes sous-marins en Ile de France et en Bourgogne, et leur protection en fonte en Ille-et-Vilaine. La sous-station électrique a été construite à Saint-Nazaire par les Chantiers de l’Atlantique et est actuellement équipée par GE Grid Solutions. Enfin, les nacelles sont assemblées par GE à Montoir-de-Bretagne dans l’usine qui a été créée à l’origine dans le cadre de ce projet.
L’édification de la base de construction a été lancée quai de Kribi à Saint-Nazaire en fin d’année dernière, de même que la base de maintenance sur le port de La Turballe.
Pour sa part, RTE a installé les deux câbles de raccordement de la sous-station au poste de Prinquiau.
Concernant le chantier en mer, l’installation des quatre fondations qui supporteront la sous-station électrique vient de se terminer fin avril et ce mois-ci, les premières fondations des éoliennes sont posées (la première le 7 mai). La fermeture du chantier en mer du parc se fera en quatre phases successives de façon à laisser l’espace maritime ouvert le plus longtemps possible aux autres usagers de la mer et notamment aux professionnels de la pêche, qui pourront -et il s’agit d’une première mondiale- traverser le chantier par le biais de deux couloirs de navigation d’1,5 mille marin.
Cet été, nous installerons la sous-station électrique et la 1re partie des câbles inter-éoliennes. Après une pause hivernale, nous attaquerons l’installation de la 2e partie des fondations et des câbles, et enfin de l’ensemble des éoliennes en mer pour une mise en service progressive du parc fin 2022.
Quels sont et seront les bénéfices de ce parc pour le territoire ligérien ?
C.N. : Les bénéfices sont nombreux. Des investissements structurants ont d’ores et déjà été réalisés. GE a construit son usine à Montoir-de-Bretagne qui pourra fournir d’autres projets à l’international.
EDF Renouvelables et ses partenaires ont passé commande aux Chantiers de l’Atlantique de trois sous-stations électriques pour le parc Saint-Nazaire, ainsi que pour ceux de Fécamp et Courseulles-sur-Mer. Ces investissements vont permettre de pérenniser la filière avec des débouchés en France, mais aussi en Europe et au-delà.
Autre exemple : GE et le Parc éolien en mer de Saint-Nazaire ont commandé au consortium LD Tide (1) l’armement de trois CTV (2) qui seront construits par le chantier vendéen Ocea, pour le transfert de divers opérateurs dans sa phase de construction et des techniciens de maintenance sur le parc dans sa phase d’exploitation.
L’accompagnement des entreprises et des sous-traitants a permis à près d’une centaine d’entreprises ligériennes de travailler sur le projet.
Fin 2020, plus de 2 000 emplois avaient été mobilisés en France depuis le début de la construction du parc, dont plus de la moitié en Pays de la Loire. Sans oublier les nombreux efforts entrepris pas nos partenaires industriels qui se sont traduits par la réalisation de plus de 30 000 heures d’insertion sociale.
*Formé par Louis Dreyfus Armateurs et la société britannique Tidal Transit
*Crew transfer vessel – navire de transfert de personnel