De renommée internationale, le GeM, l’institut nantais de recherche en génie civil et mécanique, a fait des EMR, l’une de ses spécialités. À l’occasion de l’inauguration d’une plateforme unique pour le contrôle de santé des structures, les explications de Franck Schoefs, l’un de ses représentants, professeur des universités et conseiller EMR auprès du président de l’Université de Nantes.
Quelles sont les compétences du GeM et plus particulièrement de votre équipe ?
« Le GeM est une UMR qui regroupe plus de 200 personnes traitant essentiellement d’analyses des matériaux et des structures, dans des domaines variés, tels que l’aéronautique, la navale, l’automobile… Sur les EMR, le laboratoire travaille sur la modélisation des structures pour les câbles sous-marins, la durabilité et le monitoring des éoliennes, et la bio-colonisation de ces structures*. Mon équipe est spécialisée dans le contrôle de santé des structures à distance et sur la bio-colonisation. Moins d’une dizaine d’équipes dans le monde sont en compétition sur ce dernier volet. Et sur le monitoring, nous faisons partie des 3-4 équipes au niveau national. Nous déposons en moyenne deux brevets par an qui se concrétisent pratiquement toujours par des applications industrielles. »
Quels nouveaux moyens d’essais seront disponibles en 2020 ?
« Nous disposons d’une plateforme d’essais localisée à deux endroits. La première partie, qui existe depuis 2017, se trouve sur la bouée Basse Michaud, à 7 km au large du Croisic. Cette bouée de mesures multi-paramètres est bardée de capteurs. Et l’autre partie, qui sera opérationnelle en juin 2020, se situera dans nos locaux de la faculté des Sciences et Techniques. L’intérêt est de pouvoir simuler en laboratoire une partie de l’environnement marin et de confronter les résultats avec des vraies mesures en mer. Le tout est dédié à un secteur en pleine évolution : le contrôle de santé des structures à distance qui sera déterminant pour l’éolien flottant. On étudie en particulier la tenue des capteurs, la chaîne « dégradation des matériaux », « mesure » et « santé de la structure » et les effets de la bio-colonisation. »
Comment travaillez-vous avec les entreprises ?
« Des allers et retours s’opèrent entre les activités industrielles et la recherche en amont qui permettent de mieux cerner les problématiques. Cela s’effectue dans le cadre de projets partenariaux simples, avec une entreprise, comme par exemple avec la fonderie FMGC – qui développe des coquilles pour les câbles sous-marins -, ou encore Keops Automation – qui met au point des systèmes d’aide à la décision sur la santé des structures -, et/ou des projets impliquant plus d’acteurs dont des entreprises de grandes dimensions telles que Navale Énergies, les Chantiers de l’Atlantique, RTE, EDF… »
Qu’attendez-vous de Seanergy ?
« Seanergy sera l’occasion de porter à la connaissance des industriels nos nouveaux moyens d’essais. C’est aussi l’opportunité de rencontrer les industriels et de mieux comprendre les problématiques qui seront à résoudre dans les 3 à 10 ans à venir, afin d’orienter nos travaux de recherche vers ces attentes, et faire en sorte d’y répondre le mieux possible. »
Pour en savoir plus : gem.ec-nantes.fr ; http://univ-nantes.fr/emr
*L’apparition d’organismes marins sur ces structures qui vont modifier ou altérer leur comportement.